Questions contemporaines
« L'affaire ne semblait toujours pas réglée à l'aube du troisième millénaire, puisqu'un document de la Direction générale pour l'Europe au sein du ministère des Affaires étrangères (décrivant son programme d'action pour 2001) mentionnait encore parmi les objectifs de la diplomatie italienne « la mise en route des recherches diplomatiques et historiques concernant le tracé de la frontière dans le massif du mont Blanc de façon à surmonter les divergences des cartographies officielles. »
Et ces dernières années?
M. Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais, estime que les livres écrits au sujet du Mont-Blanc ne sont publiés qu’afin de polémiquer et de vendre, surtout concernant le libre A qui appartient le Mont-Blanc? écrit par Christian Mollier et Paul Guichonnet et publié en 2013. Il dira que « la rivalité est avant tout touristique ».
Ce n’est donc pas seulement une question symbolique qui se pose, mais c’est un vrai problème économique et touristique. Le Mont-Blanc réunit de nombreux édifices comme le refuge de Turin. Ce refuge est placé du côté Français par le tracé. En 2018-2019, il avait accueilli près 500.000 touristes italiens.
Pour concurrencer le refuge de Turin, la partie italienne du Mont-Blanc a décidé de bâtir le Skyway Monte Bianco. Aucune figure d’autorité française n’aurait participé à l’inauguration. De là, les français décident d’une augmentation de leurs tickets aller-retour au départ de la pointe Hellbronner, passant ainsi de 27 à 39 euros sans prévenir les italiens.
En 2015, c’est Chamonix qui réveille le conflit endormi en fermant un portail qui régulait l’accès au Col du Géant pour des « questions de sécurité », mais conséquence : de grandes polémiques voient le jour. Cette action est vue comme une intrusion sur le territoire italien.
En 2019, c’est rebelote. Le Mont-Blanc français décide d’interdire les activités de parapente sur le Mont-Blanc pendant quelques temps, englobant également une partie du territoire italien, là encore pour des « questions de sécurité ».
Mais alors quel avenir pour le Mont-Blanc ? Cette question reste en suspens et le restera encore pendant un temps indéterminé. Le conflit platonique entre les deux voisins concernant le sommet du Mont-Blanc n’a pas l’air d’être une priorité. On attendra le jour où ce conflit cocasse prendra fin pendant encore quelques années, peut-être décennies, ou peut-être même encore quelques siècles.
Eric Fournier
« Peut-être s'est-on trompé d'une quinzaine de mètres, auquel cas nous la déplacerons. »
« M. Fournier estime que la querelle est avant tout née d'"un problème commercial" du côté italien. "Il y a un souhait de disneylandisation de la pointe Helbronner que je regrette un peu", confie-t-il. »
« Dans ce contexte, le ministre Di Maio a tenu à rappeler que l'Italie et la France s'étaient entendues sur la nécessité d'"éviter toute initiative unilatérale des autorités locales" sur ces zones contestées. »